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15.05.2017

GEL DE PRINTEMPS au printemps 2017 en Europe et dans le Jura Suisse. Une solution technique d'aspira

CHRONIQUE N° 5

 

GEL DE PRINTEMPS au printemps 2017 en Europe et dans le Jura Suisse
Une solution technique d'aspiration intéressante, mais pas de solution génétique !
♦ ♦ ♦ ♦ ♦ ♦
Alain CARBONNEAU

 

Beaucoup de vignerons sont tristes en ce printemps 2017 à cause d'un épisode de gel assez répandu en France (exemple : certaines parcelles basses du Languedoc et de Provence, Saint-Emilion) et en Europe (exemple : en Allemagne ou en Suisse). Le réchauffement climatique en est paradoxalement la cause fort probable dans la mesure où le débourrement et le début de la croissance ont été relativement précoce en raison de températures au-dessus de la moyenne, et où après du fait de mouvements importants des masses d'air, certaines très froides ont envahi des zones méridionales. Il convient de prendre en compte ce risque de gel de printemps plus que jamais !

 

Une solution technique de lutte intéressante : l'aspirateur !

On ne saurait que trop recommander dans les zones à risque de favoriser un bon aoûtement gage d'une bonne mise en réserve, de ne pas établir les vignes trop près du sol (même chose pour retarder les attaques de pourriture), de conserver un sol nu sous le rang, évidemment de privilégier les parcelles où l'air peut s'écouler facilement ; et dans des cas extrêmes sous condition de rentabilité, d'installer des dispositifs de lutte contre le gel par ventilation de l'air plus chaud à quelques mètres du sol, ou par chauffage, ou une combinaison des deux, éventuellement par aspersion. Une technique a été peu diffusée jusqu'à ce jour, c'est l'aspiration et l'évacuation de l'air froid en bas de parcelle qui est certainement la plus économique et qui s'avère efficace, au moins dans le vignoble où je l'ai découverte : les établissement Juanico en Uruguay dans la région de Canelones en zone Est (Figures 1a et 1b).

 

Figure 1. 1a (gauche) : Aspirateur à air froid installé à l'angle bas d'une parcelle gélive dans le vignoble Juanico. 1b (droite) : Détail des pales tournantes à l'intérieur de la coque provoquant l'aspiration.

 

 

Absence de solution génétique : les hybrides gèlent !

Une autre approche est celle de la génétique. Il est simplement recommandé de ne pas planter des variétés à débourrement trop précoce. Mais à part cette précaution qui du reste n'a pas d'effet absolu en raison de l'imprévisibilité de la date du gel, la question qui se prose est : les hybrides tolérants ou résistants aux parasites sont-ils tolérants au gel ? Certains d'entre eux ont été sélectionnés à la fois pour  la résistance aux parasites et pour la tolérance au froid (grâce notamment au géniteur asiatique Vitis amurensis mais aussi Vitis riparia ou labrusca). Vis-à-vis du gel d'hiver de tels hybrides apportent une tolérance précieuse qui a été largement constatée en Europe Centrale (voir nos articles sur la Pologne). Qu'en est-il du gel de printemps ? Il n'y a pas véritablement de tolérance au gel de printemps chez les hybrides tolérants au gel d'hiver : le seuil de gel de -1,5°C est généralisable !


La visite que j'ai effectué le 20 avril 2017 dans le Jura Suisse à Soyhières chez le pépiniériste vigneron Valentin BLATTNER me l'a fait constater (figures 2a et 2b).



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