Les changements de la viticulture au cours des quarante dernières années. Ces tendances sont-elles durables ?

CHANGES TO VITICULTURE IN THE LAST FORTY YEARS. ARE THESE TENDENCIES SUSTAINABLE ?

Richard SMART
*Corresponding author*: R. SMART  -  Email : vinedoctor@smartvit.com.au

 

 

Abstract

It is 40 years since I made my first harvest of Syrah vines in the hot climate of Griffith, NSW, Australia. The commercial vineyards of the region were healthy and vigorous, extensively cultivated with heavy and wide tractors, own-rooted, flood irrigated, relatively high yielding (to 30 t/ha), hand pruned and harvested, and with non-positioned, highly-shaded canopies producing bulk wine in general. Vines are now less healthy due to ingress of trunk diseases, herbicides control weeds under the vine and weeds (euphemistically “cover crops”) grow and may be mown in the inter row, and vines are sometimes grafted to trunk disease-infected and nematode resistant rootstocks. Harvest is always by machine, pruning is never by hand and maybe by machine, and the canopies are still shaded producing bulk wine in general. Machines typically are heavier.

Subsequently, with my friends and colleagues (Alain Carbonneau of France, Cesare Intrieri and Giovanni Cargnello of Italy, and Mark Kliewer of California, and all of us inspired by Nelson Shaulis of Cornell University) we led a canopy management “revolution” beginning in the 1970s. A plethora of new training systems were developed which reduced shade, and could improve yield, wine quality and sometimes mechanisation.

Of these many changes, most are sustainable. Machinery is not becoming lighter however, nor are recycling spray machines widely used. Improved canopy management is generally ignored, out of lack of commercial awareness of benefits, and sometimes concern about mechanisation.

And what of the future? Lowest paid workers may continue to be displaced by technology introduced by their higher-paid managers, although they in turn may be displaced by technology. Improved vineyard monitoring by remote sensors will impact on wine quality, and being “high tech” will cause excitement.

In my experience, the well-trained human eye is the most economical, reliable and discerning sensor one can use in vineyards, but the real benefits are generally ignored. One’s eyes can be used to substantially improve yield and wine quality, if you know how!

Keywords : canopy management, vineyard mechanisation, varieties

 

Résumé

Cela fait 40 ans que j’ai fait ma première vendange de Syrah sous le climat chaud de Griffith, NSW, Australie. Les vignobles commerciaux de cette région étaient sains et vigoureux, cultivés extensivement avec des tracteurs lourds et larges, francs de pied, irrigués par submersion, relativement productifs (jusqu’à 30t/ha), taillés et récoltés manuellement, avec des végétations non palissées, très épaisses et ombragées, produisant en général des vins de table en vrac. Maintenant les vignes sont moins saines à cause de l’invasion des maladies du tronc, les adventices sont éliminées par les herbicides sous le rang et elles poussent (appelées « cultures intercalaires » par euphémisme) en pouvant être fauchées dans l’inter-rang, et les ceps sont parfois greffés sur des porte-greffe résistants aux parasites du tronc et aux nématodes. La vendange est toujours mécanique, la taille n’est jamais totalement manuelle et parfois mécanisée, et les végétations sont encore épaisses et ombragées produisant des vins de table en vrac en général. Les machines sont typiquement plus lourdes.

Par conséquent, avec mes collègues et amis (Alain Carbonneau en France, Cesare Intrieri et Giovanni Cargnello en Italie, et Mark Kliewer en Californie, tous inspirés par Nelson Shaulis de l’Université Cornell) nous avons mené une « révolution » à partir des années 1970. Une pléiade de nouveaux systèmes de conduite furent développés afin de réduire l’ombrage et de pouvoir améliorer rendement, qualité et parfois la mécanisation.

Parmi ces nombreux changements, la plupart sont durables. Les machines ne se sont cependant pas allégées, ni les pulvérisateurs récupérant les pesticides très largement utilisés. L’amélioration de la conduite de la végétation est généralement ignorée, faute de large information sur ses avantages, et parfois d’adaptation de la mécanisation.

Et quoi pour le futur ? La main d’œuvre bon marché peut continuer à être remplacée par la technologie introduite par ses dirigeants mieux payés, bien qu’ils puissent à leur tour être remplacés par cette technologie. L’amélioration du pilotage des vignobles par des capteurs télécommandés aura des conséquences sur la qualité du vin, et être « high tech » sera excitant.

Selon mon expérience, l’œil humain bien entraîné ets le capteur le plus économique, fiable et précis que l’on peut utiliser dans les vignobles, mais ses avantages réels sont généralement ignorés. Les yeux de l’homme peuvent effectivement être utilisés pour améliorer substantiellement la production et la qualité du vin, si l’on sait comment !

Mots-clés : conduite de la végétation, mécanisation du vignoble, cépages


 

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