Étude du comportement du Chardonnay B en réponse à différents niveaux de déficits hydriques faibles à modérés : Développement végétatif et potentialités oenologiques

RESPONSE OF CHARDONNAY B GRAPEVINES TO WEAK TO MODERATE
WATER DEFICIT : VINE GROWTH AND MUST COMPOSITION

Abstract

Vine water status is a key factor in terroir which plays major role in the culture and the economy of Burgundy. To gain further insight of the relationships between water status, vine growth and enological potentialities of Vitis vinifera cv Chardonnay B, an irrigation survey has been led on a plot of an experimental vineyard in Burgundy during three vintages (2011, 2013 and 2014). Three types of water deficit treatments DRY, MOD and WET were applied to the vines, thanks to water-proof plastic placed on the ground and a drip irrigation device.  Grapevine water status was simulated by means of the grapevine water balance model of Lebon et al. (2003), which was used to control the irrigation treatments. Vine water status was monitored by surveying leaf stem and predawn water potentials, and +13C analysis of grape juice at harvest. Soil volumetric humidity was recorded by means of both TDR probes and electrical resistivity tomography (ERT).  During the three years of monitoring, grapevines experienced low to moderate water deficit, according to the vintage and the irrigation treatment. Severe water deficit was never reached, probably because of both insufficient evaporative demand and presence of in-depth water. Vine growth was not significantly affected for the water deficit reached, neither were grape sugar content and acidity. Glycoconjugate aroma precursors must content showed no clear differences between the treatments. This study suggest that low to moderate water deficit, as commonly experienced in Burgundy vintages/terroirs, seem to have minor effect on grape oenological potentialities.

Keywords : Chardonnay, Vitis vinifera, irrigation, water status, aroma precursors

Résumé

L’état hydrique de la vigne est une des composantes majeure de la notion de terroir qui est culturellement et économiquement très importante en Bourgogne. Afin d’améliorer la connaissance des relations entre régime hydrique, croissance de la vigne et qualités organoleptiques de Vitis vinifera (cépage Chardonnay B), une parcelle a fait l’objet d’une expérimentation durant trois millésimes (2011, 2013 et 2014). La parcelle est divisée en trois blocs DRY, MOD et WET, présentant des déficits hydriques décroissant. Des bâches disposées sur le sol et un réseau d’irrigation par goutte à goutte ont permis d’appliquer ces différents niveaux de déficit hydrique à la vigne.  Le régime hydrique de la vigne a été modélisé par un bilan hydrique (modèle de Lebon et al., 2003) pour le pilotage de l’irrigation. L’état hydrique de la vigne a été suivi par des mesures de potentiels foliaires de tige et de base et des mesures de +13C à récolte sur moût. L’humidité volumique du sol a été caractérisée avec des sondes TDR ainsi qu’au moyen de la tomographie de la résistivité électrique du sol.  Au cours des trois millésimes, il a été possible d’induire des déficits hydriques nuls à modérés, selon l’année et la modalité d’irrigation. Une contrainte hydrique sévère n’a pas pu être atteinte, probablement en raison d’une demande évaporative insuffisante couplée à la présence d’eau en profondeur.  La croissance du Chardonnay ne semble pas avoir été impactée par les niveaux de déficit hydrique obtenus. Les teneurs en sucres et en acides des baies n’ont pas été significativement différentes entre les modalités. La teneur en précurseurs d’arômes glycoconjugués du moût n’a pas montré de différence nette entre les modalités. Cette étude suggère que des déficits hydriques modérés à faibles, tels que fréquemment rencontrés dans les différents millésimes/terroirs de Bourgogne, ne joueraient qu’un rôle mineur sur les potentialités œnologiques du raisin

Mots-clés : Chardonnay, Vitis vinifera, irrigation, état hydrique, précurseurs d’arômes